Originellement conçu en 1863 pour être un bâtiment appartenant aux resserres de la compagnie maritime du chantier naval de Suez, ce bâtiment était utilisé pendant longtemps par l'armée britannique pendant la colonisation pour emprisonner les Egyptiens, et c'était par là qu’on connaît ce bâtiment jusqu'à aujourd'hui par : Le prison de l’Ordie.
Très peu d’informations figurent à propos de l’édifice, uniquement mentionné dans des anciens journaux britanniques et dans une revue égyptienne qui racontait l’emprisonnement de plusieurs leaders égyptiens durant la colonisation, parmi lesquelles était Saad Zaghloul.
Aujourd’hui, la prison est devenue un espace abandonné, il s’est presque transformé en une déchetterie…La plupart des murs se sont affaiblis et we23o b 3awamel el zaman w el attaques el 7asalet fl suez during war. On a juste conçu un mur qui ferme l'espace côté rue. Celui-ci empêche l’accès à la prison et crée une frontière franche isolant la prison du reste de la ville. A l’intérieur du bâtiment les anciennes cellules des prisonniers restent toujours accompagnées d’une ancienne guillotine. Cela a fait que les habitants craignaient ce bâtiment et croyaient même qu'il se trouvait des fantômes à l'intérieur...
Une enquête sociale a démontré que depuis les témoignages recueillis sur site, les effets des dernières guerres restent toujours, un moitié de siècle plus tard.
Des dégâts et des dommages considérables à tous les niveaux. Destruction de la ville, crise économique et culturelle, et fragmentation sociale, c’est dans cet état chaotique que se trouve la ville, à l’issue de la guerre. Ces guerres avaient des conséquences d'ordre économique, social, culturel et environnemental sur la communauté de Suez en confrontation. Des parties de la ville ont été complètement détruites et désertées, laissant juste une société éclatée, déconnectée du fait de l’état de guerre.
Le projet propose une intervention architecturale qui a comme objectif d’une part de ranimer la vie sociale et culturelle, la rendre à son apogée en vue d’une forte cohésion communautaire. D'autre part de faire revivre et ancrer dans la mémoire collective les exploits de la résistance nationale de la communauté.. Ces aspects qui forgeront l'identité des habitants.
D’autre part, depuis l’année dernière et la réalisation de mon mémoire de recherche, je suis intéressé par le thème du réemploi et ses différents enjeux architecturaux. Parmi celles qui m'intéressent le plus c’est la vision du réemploi en étant un moyen de conservation, de documentation de mémoires et d’ histoires.
Le mot réemploi en lui-même désigne l'acte de faire revivre. Partant sur le même principe de faire revivre du réemploi,cet acte profond, peut se manifester à plusieurs niveaux, revivre une personne? une identité? Un style architectural en cours d’extinction? Ou même un événement historique, une mémoire ou une histoire? Ou bien Un espace délaissé, une ville abandonnée, oubliée?
Le projet vise surtout à changer la perception péjorative des habitants envers la parcelle. L’ancrage du projet est dicté par la volonté de s'approprier, de s’adapter et de préserver la mémoire et l’architecture des murs existant. Il vient s'intégrer au tissu urbain en respectant la proximité avec les bâtiments scolaires et résidentiels, en prenant également en considération la variation du gabarit du contexte.
Le projet suit les modules et la trame de l’existant, en introduisant des nouvelles volumétries modulaires éclatées, adaptées au contexte qui entoure la parcelle.
L'entrée du projet s'élève à une mitoyenneté des deux volumes existants. Cette dernière se distingue de loin. Elle se présente avec un aspect fort et robuste qui marque un signal, une déclaration d’un sens profond de changement, de fierté et d’indépendance. S’élevant en deux parties monolithiques brisant en hauteur et en aspect la continuité du mur aveugle existant, cette dernière offre le seul rapport d’accessibilité visuelle et physique directe de l'extérieur vers l'intérieur au milieu des murs aveugles existants. Orienté d’une manière a attiré le regard et attiré la curiosité des piétons vers l'intérieur, les passant sont introduit par un axe, de trame d’eau représentant le canal jusqu'à l'arbre de mémoire en profondeur d'arrière plan..
